Thursday, March 31, 2005

Aux portes de la mémoire silencieuse

Fermer les yeux. Sons et sensations me parviennent encore.

Je peux choisir de les écouter ou de les laisser aller, relègués à l’état de fond sensoriel et sonore bientôt disparaissant de ma conscience. Plus que pensées désormais, divagations, vues de l’esprit.

La promenade a changé de décor. Pourtant ce n’ est pas le sommeil, pas encore ;


JE ne peux réprimer un baillement. Le second me décroche la mâchoire. Le troisième encore plus fort me fait ouvrir les yeux.
Toujours le chant du merle comme fond du décor, repère tranquilisant. La détente corporelle m’envahit.
Je me sens glisser dans une douce torpeur.
Faire silence, et attendre, pour voir.
Des images non ordonnées commencent à arriver. Me voilà en situation aux portes de la mémoire silencieuse, prête à plonger.
C’est par le même passage que je remonterai, repasserai à l’issue de l’expérience dont tout ce que je garderai en mémoire ne sera que ces images transitoires.

Où je vais ? Qui je suis ? Que fais-je alors ? Qu’est-ce que « je » a à voir de l’autre côté ? Rien ; Là-bas JE n’est plus, JE s’efface, vaporisé ; Un comme tout, unité. Ni commencement, ni fin, ni lieu, ni cause, ni effet.

Quant au corps, il assure les travaux de maintenance de son interface officiellement dite mise en veille, le temps que JE reprenne.

Qu’est-ce qui fait que je n’ai pas peur de sombrer ?
Accord tacite une confiance s’est établie à partir de qui de quoi ? Je ne m’en souviens pas. La certitude que je peux embrquer sans crainte car à mon retour tout sera tel que je l’a laissé en s’éclipsant.
Ce monde et tout ce qui le compose reste en l’état tel un ouvrage qu’on remet à plus tard.

J’aime avant de sombrer câler mes pensées sur le dernier souvenir gardé du sommeil précédent. C’est ma façon d’assurer la continuité du rêve. Comme avant de commencer une journée on rassemble ses pensées.