Saturday, May 06, 2006

Le Marty niquait - Dimanche 30 avril 2006

Ballade dominicale au parc de la Tête d'Or.

A ma surprise les pelouses sont ouvertes au public et largement investies que ce soit juste pour s'y étendre, marcher ou jouer dessus au ballon. J'avais toujours protesté contre l'interdit d'y poser les pieds. Quel bonheur de pouvoir en profiter en ce jour ensoleillé! J'ôte mes bottes de panthère rose pour pouvoir m'y engager sans m'enfoncer dans le sol et m'aperçois que le bout plastique des talons n'a pas résisté à la marche.
Alors que Jeremy et Maudou vont jouer au ballon, les parents cherchent un banc où s'asseoir. Avec Flo nous préférons la pelouse de la roseraie pour une pause sieste. On se déplace un peu plus tard comme Flo va rejoindre les parents après tout venus à Lyon pour la voir. Je les rejoins après un détour du coté des footballeurs que j'informe de notre déplacement.

2-Puis toujours déchaussée je reste sur l'herbe derrière le banc où le trio est assis et papote. Je laisse planer mon esprit, simplement présente au paysage animé autour de moi. Je rédige un sms ou deux. C'est alors qu'on passe à ma hauteur, enfin non, pas à ma hauteur puisque je suis allongée, étendue au sol. Un mec black avec un bandana rouge autour du front m'adresse la parole. Surprise par cette irruption dans mon espace et ma tranquilité j'ignore la salutation.
Il répète et grommelle une autre entrée en matière alors que je le suis d'un regard réprobateur. Malgré la froideur de mon accueil, il insiste encore.
Point de signe d'agression dans son approche mais de la douceur dans sa voix et son regard. Je finis par entendre sa demande mal articulée de parler et lui demande ce qu'il attend de moi. A cette réponse équivalent à un acquiescement il se penche pour que je l'entende et précise qu'il désire discuter, faire connaissance.

3- En accéléré mes pensées se bousculent. Disponible dans ma tête en cet instant, j'ai appris à ne pas répondre par la négative à une sollicitation à moins d'avoir un motif. Je sais qu'il est d'usage de faire place à autrui comme on s'attend de même à être accueilli quand on fait soi-même une démarche. De plus, un de mes principes fondateurs, une règle de base que j'essaie d'appliquer consiste à considérer l'autre, n'importe qui, comme potentiellement mon autre. D'après cette hypothèse je m'attends à le voir surgir de n'importe où et sous n'importe quel masque.

4-"Faire connaissance, discuter si vous voulez bien." L' invitation ne se refuse pas dans cet état d'esprit. Mon esprit dés lors réveillé est réceptif et curieux de la suite.
Il se présente par son nom Michael, sa nationalité Martiniquaise qui est aussi celle de celui qui l'accompagne et guadeloupéenne, et par son signe astrologique.

Il me demande la mienne -de nationalité- après m'avoir fait dire mon prénom. Anna?..Anna, bafouille t il toujours sans articuler. Ma réponse est couverte par un bruit adjacent. Il répète me tendant son portable où il l'a écrit : "Ann". (*)
Drague en bonne et due forme, flatterie en mots appuyés du langage des yeux et ceux là sont doux et déterminés. Il veut me donner son numéro de téléphone et qu'on se revoit. Je l'enregistre dans mon répertoire lui précisant que je viens rarement à Lyon. Il s'inquiète à plusieurs reprises que je l'oublie. Je lui répète que non, bien-sûr sans contact au bout d'un moment je risque d'oublier mais pas tout de suite.

5- Alors qu'il m'épelle son prénom avec un sourire, j'hésite entre une vieille méfiance qui a trait au mythe sans toutefois réagir à son prénom autrement que par l'évocation d'un copain qui porte le même Mi-Kaël. Mi-Kaêl, My-Keul… oh la, je fais seulement le rapprochement non pas juste avec le mythe de l'archange Michel, oh! j'avais jamais fait le lien!
Pas le temps de m'appesantir.
Me voilà soumise à un véritable questionnaire.

Prénom, nationalité, si je suis de Lyon, d'où alors? Je précise de Savoie. Comme il répète le mot songeur, son pote me demande de préciser Savoie ou Haute-Savoie ainsi que le code de département. Ils veulent savoir précisément de quelle Savoie je suis et me demandent de préciser la différence entre les deux et pourquoi deux Savoie. Je réponds et explique que la différence est juste géographique comme pour les autres départements. Comme ils me demandent outre le nom et le numéro comment on reconnaît le passage entre les deux

et se demandent pourquoi ils en ont fait deux, je réponds qu'il n'y a pas de démarcation physique, que le découpage a été purement administratif. On parle du pays, du leur, de leur vie à Lyon, de leur difficulté à trouver femme sérieuse. Elles sont trop frivoles et ne se fixent pas. Sur ce, le copain est sollicité par un enfant venu lui demander une cigarette de la part d'une jeune femme assise de l'autre coté de la placette. Je leur signifie que visiblement on cherche à les rencontrer, mais il coupe qu'il ne fréquente pas les enfants, que les enfants sont fous et ingérables, qu'il a eu sa part et ne veut plus perdre son temps avec eux. Je suis étonnée qu'il dise les enfants alors qu'il s'agit d'un duo de jeunes femmes.

6-La discussion reprend avec Michael sur l'astrologie. Il me donne alors son signe complet: Poisson ascendant Scorpions, puis il se flatte d'être du signe des Poissons comme d'appartenir au meilleur des signes, pas comme le Sagittaire. Le débat est un peu comique alors que le troisième larron proteste que tous les signes se valent. De nouveau en aparté Michael n'y va pas par quatre chemins poursuivant ses avances. Il m'évalue du regard, commente ce qu'il voit s'excusant en même temps d'être aussi direct. Il me promet de ne pas me harceler comme j'hésite à lui donner mon numéro de téléphone. Je lui plais sans l'ombre d'un doute. Il aimerait me revoir et l'implore presque, prêt à venir me voir. Bien que tout cela soit évidemment sans suite je le lui donne pour ne pas le contrarier.

Maudou et Jeremy ont rejoint Flo sur le banc qui me dit qu'ils vont chercher quelque chose à boire. "C'est l'homme de ta sœur me demande le copain? Ah, c'est bien un martiniquais, les martiniquait on y vient tôt ou tard." Commente t il dans un rire.

(*) J'ai déjà vécu cette scène il y a bien longtemps...j'étais montée dans un camion de type Traffic pour un autograph. Ce fut le premier contact direct (enfin sans contact physique cependant).

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